Nous rapportons ci-dessous les éléments essentiels de la réunion de la présidence de hier (19/11/2024).
Deux objets à cette réunion : 1/ La situation financière de l'UBO ; 2/ l'EPE
Situation financière de l'UBO
En résumé : Comme annoncé pendant le conseil d'administration, si le gouvernement ne verse pas une rallonge à l'UBO pour équilibrer son budget, dès le printemps, il y aura un plan de retour à l'équilibre. Le Président refusera de mener une telle politique d'austérité. Aussi l'UBO serait vraisemblablement mise sous la tutelle du Rectorat avec comme conséquence une politique drastique de réduction des coûts.
La situation semble grave, puisque la mise sous tutelle de l'UBO par le Rectorat semble très probable en 2025. Même si cela n'arrivait pas, il n'en demeure pas moins que l'UBO resterait structurellement déficitaire, dès lors, l'année prochaine le problème se renouvèlera. Il faut savoir qu'une mise sous tutelle serait sans pitié et se traduirait certainement par une suppression des CDD, annulation de la campagne d'emplois, ...
Les informations apportées par le Président :
L'UBO a un déficit de -4,3 M€. Au delà de ce déficit, l'UBO ne respecte pas les nouveaux critères financiers de "santé financière des universités" (fonds de roulement, trésorerie, masse salariale/recettes).
Si le gouvernement ne verse pas une rallonge à l'UBO pour équilibrer son budget, dès le printemps 2025, il y aura un plan de retour à l'équilibre.
L'année dernière, l'UBO n'a pas été déficitaire grâce à une dotation de 2 M€ versée de manière exceptionnelle après le passage de la Ministre de la Recherche début 2024.
Ce déficit n'est pas de la responsabilité de l'UBO. L'Etat prend des décisions mais ne les finance pas comme l'augmentation du point d'indice (coût pour l'UBO : 1,5 M€), le Glissement Technique Vieillesse (l'augmentation mécanique des traitements des fonctionnaires, 900 k€) ou encore l'inflation (énergie, ... pour 2 M€.)
Le gouvernement donne des injonctions contradictoires : moins de moyens mais nous devons faire plus.
L'UBO est structurellement en déficit car l'Etat ne prend pas en compte l'évolution du nombre d'étudiants, ce qui a eu pour conséquence, par le passé, des mesures d'austérité (gel de postes, réduction des heures de cours, réduction des dotations aux composantes et laboratoires de -20% via les PARI 1 et PARI 2). Si on compare avec 2012, le nombre d'étudiants (hors alternance) a augmenté de + 4400 mais l'évolution de la dotation par étudiant est passée de 10 700€ à 8 500€ (en € constant). Ceci équivaut à 4 000 étudiants non financés. Concrètement, entre 2012 et 2024, il manque 42 M€, et si on ne discute que du fonctionnement, il manque 7,7 M€.
Le Président a montré, via de nombreuses diapositives, les austérités budgétaires imposées par le gouvernement et le contexte économique général qui expliquent le budget déficitaire de l'UBO. Ses multiples démarches auprès des élus ont amené les députés du Finistère à se mobiliser, sans suite. L'assemblée des maires du Finistère a pris une motion. Le président de l'UBO a rencontré le président du Sénat et le ministre de tutelle pour demander un chèque pour clôturer l'exercice et éviter ainsi un plan de retour à l'équilibre. Il est dans l'attente d'un retour.
Intervention de la CGT
La CGT a voté le budget au dernier CA pour marquer notre soutien au refus de faire payer aux collègues le désengagement de l'Etat. Ceci dit, le Président a expliqué que l'UBO avait subi un blocage politique pour faire valider l'EPE (par deux fois, entre mars et juillet puis en septembre, le Président a expliqué que les futurs Statuts de l'EPE UBO avaient été bloqués au niveau du ministère... avant de voir la situation débloquée), ce qui caractérise le mépris que subit l'UBO. De plus, le Président a bien expliqué que, quels que soient les gouvernements successifs, la politique gouvernementale avait toujours été la même : favoriser les "grandes universités". Dès lors, même si on peut espérer encore une fois une rallonge exceptionnelle de l'Etat, rien ne se dit que cela se fera au regard justement du mépris de l'Etat par rapport à l'UBO. Que se passera-t-il si l'UBO n'a pas d'aide financière pour clôturer son budget ? La présidence actuelle mènera-t-elle une politique de retour à l'équilibre ? Quelles mesures seraient alors prises ?
Réponse de la Présidence
Le président ne mènera pas de politique de retour à l'équilibre et laissera cette responsabilité au gouvernement.
EPE
En résumé : L'UBO va devenir un EPE au 1er janvier 2025... mais à part cela, beaucoup de choses restent floues sur les conséquences concrètes pour les collègues.
Informations du 1er VP
L'ENIB a voté pour sa transformation en INP (Institut National Polytechnique) et rejoindre l'EPE.
Le CNESER (Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche) a voté majoritairement contre l'EPE UBO, mais ce n'est que consultatif.
Le décret instaurant l'EPE UBO va être publié prochainement.
L'UBO sera un EPE à partir du 1er janvier 2025.
Le nom restera UBO.
Il y aura de nouvelles élections au 1er trimestre 2025 pour les instances (Conseil d'Administration, Commission de la Recherche, Commission de la formation et de la vie universitaire )
La présidence travaille sur le futur règlement intérieur de l'EPE et sur le CPOM (contrat pluriannuel d'objectifs et de moyens) entre l'EPE et l'INP.
Intervention de la CGT
Nous sommes toujours critique de ce choix de transformer l'UBO en EPE. Au-delà de ce positionnement politique, nous avons des retours de collègues inquiets. En effet, il a été question de mutualisation de service ou de fusion mais une inquiétude est ressentie chez les collègues, notamment BIATSS car nous avons très peu d'informations.
Réponse de la DGS
Il n 'y aura pas de fusion, se créeront des services inter-universitaires (SCD, patrimoine...).