Contre l'extrême droite, mobilisons-nous dans l'Enseignement Supérieur et la Recherche !

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Les résultats des élections européennes ont montré une augmentation inquiétante des résultats de l’extrême droite en France. Plus encore, depuis la dissolution, la possibilité d’un gouvernement d'extrême droite menace l’ensemble de la société. L’Association française de sociologie et l'Association des sociologues enseignant.es du supérieur rappellent que l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir constituerait un très grave danger pour la communauté académique et ses personnels. Partout où l'extrême droite et/ou des régimes autoritaires se sont imposés, leurs droits sont bafoués. Les expériences récentes de plusieurs pays (comme l'Argentine, le Brésil, la Hongrie, la Turquie, ...) montrent que la liberté académique y est systématiquement attaquée (censures, licenciements, emprisonnements, réduction drastique des budgets et des postes, …). Les sciences sociales en particulier sont les premières à subir ces assauts, et notamment les recherches sur les rapports sociaux de sexe et de race, et tous les travaux adoptant une approche intersectionnelle – comme le montrent déjà, en France, les dénonciations d'un prétendu "islamo-gauchisme" ou du "wokisme" à l'université. Plus généralement, la remise en cause de la recherche libre par les partis d'extrême droite, qui n’hésitent pas à s’appuyer sur des discours complotistes (par exemple sur les problématiques environnementales ou migratoires), est à rebours de nos valeurs d’émancipation collective.


 

L'extrême droite au pouvoir, c'est aussi la destruction des services publics, et donc la fragilisation des emplois scientifiques. Les recrutements seraient encore plus fortement réduits et les postes des titulaires pourraient aussi être menacés. Ce serait la fin de la collégialité au profit de l'autoritarisme et de l'idéologie, avec le risque d'une mainmise sur les établissements de formation. L'extrême droite porte de fait un projet terrifiant de réforme de la société, dont l'éducation est un des piliers.


 

L'extrême droite au pouvoir, c'est enfin la remise en cause annoncée de la libre circulation des personnes. Les mesures restreignant les mobilités des étranger·es (fermeture des frontières, non-renouvellement de titres de séjour), ainsi que celles qui visent les personnes binationales représentent un véritable danger pour nombre de nos collègues et étudiant·es. En outre, elles conduiraient à terme à une marginalisation et un terrible appauvrissement intellectuel de la recherche française. En effet, les échanges internationaux constituent un apport de première importance pour une recherche vivante et de qualité. 


 

Pour l'ensemble de ces raisons, l’ASES et l'AFS appellent la communauté des sociologues et plus largement de la recherche et de l’enseignement supérieur à se mobiliser contre l'extrême droite. C’est notre survie qui est en jeu, celle des valeurs de dialogue, d'émancipation, d'outillage intellectuel et critique, et de la mission de service public que nous défendons.