Maxime Rouzaut

Titre envisagé de la thèse : Sport, citoyenneté et cohésion sociale auprès des jeunes issu.e.s des quartiers de la politique de la Ville.

Sous la direction de Thierry Michot (PU) et Charlotte Parmantier (MCF)

 

Début de la thèse : octobre 2020

Disciplines : STAPS / Sociologie

Comité de suivi individuel : Stéphanie Rubi & Julien Fuchs

Actuellement en deuxième année de doctorat, mon projet de recherche vise à mieux cerner l'articulation entre le sport, la citoyenneté et la cohésion sociale auprès des jeunes garçons et jeunes filles issu.e.s des quartiers de la politique de la Ville. Dans ce cadre, je bénéficie d'un financement à hauteur de : 50% Région Bretagne (ARED) / 50% Contrat d'établissement.

 

Éléments de contexte

À partir des années 1980, les politiques urbaines à destination des quartiers qualifiés de « défavorisés » ou encore de « sensibles » se sont intensifiées. Ces territoires portent la marque des vagues successives d’immigration et sont le plus souvent situés en ceinture des grandes villes. Leurs habitant.e.s cumulent un ensemble de difficultés aussi bien économiques que sociales ce qui, en 1981, se manifeste par des émeutes dans la banlieue lyonnaise des Minguettes par exemple. La médiatisation est telle que la « crise des grands ensembles » se dévoile rapidement et dénonce une autre réalité sociale jusqu’alors peu exposée. En parallèle de l’acte premier de la décentralisation, cette crise favorise l’émergence la Politique de la Ville (Magos, 2015) qui s’adresse en particulier aux jeunes ayant moins d’opportunités (soit les JAMO dans le jargon européen) des Zones Urbaines Sensibles (ZUS). De fait, ces jeunes constituent une catégorie cible de l’action publique. En 2014, la loi de programmation pour la Ville et la cohésion urbaine réforme et actualise le redécoupage des territoires dont ils et elles sont issu.e.s. Désormais, on parle de quartiers prioritaires (QPV) et de veille active (VA), bien que cette nouvelle nomenclature recouvre les mêmes problématiques.

Dans ce contexte, le sport et les activités physiques (APS) de manière générale, sont souvent perçus comme intrinsèquement vertueux et éducatifs, ce que les travaux en sociologie proposent désormais de nuancer, puisqu’il est préférable d’avancer que le sport porte les valeurs qu’on lui attribue, et ce en fonction des objectifs et des contextes locaux qu’il mobilise (Charrier & Jourdan, 1999; Gasparini & Marchiset, 2008; Koebel, 2010). Et lorsque l’on questionne davantage son utilité sociale, force est de constater que l’ensemble des institutions et des partenaires investis sur ces questions complexifient son analyse. D’ailleurs, ceci se traduit à partir des années 90 par un véritable « choc des cultures professionnelles » (Charrier & Jourdan, 2005) tant les manières d’identifier et d’accompagner les publics cibles sont variées et discutables.

Malgré ces constats, les collectivités n’ont pas évincé le sport et les APS de leurs politiques d’éducation et de prévention, dont les actions – même si les résultats restent contrastés – s’articulent autour de l’(ré)insertion sociale et professionnelle (Gasparini & Knobe, 2005). Dans cette perspective, « l’outil sport » s’inscrit tout à la fois dans une perspective de prévention, d’animation et d’insertion en zones urbaines (Charrier et al., 2012).

Aussi, des termes comme le vivre-ensemble ou encore la cohésion sociale sont régulièrement mis en avant dans les politiques urbaines. Ceci permet de réinterroger l’exercice et la place des citoyen.ne.s dans des pays comme la France, dont le modèle démocratique valorise l’unité républicaine. Pourtant, la citoyenneté continue de cristalliser un ensemble de définitions et de pratiques vastes aux limites floues et pour lesquelles les représentations politique et juridique restent encore prégnantes dans notre société (Schnapper, 2000). Autrement dit, son caractère abstrait, qui apparait d’abord comme un frein à son exercice (Wallenhorst & Mutabazi, 2021), ne permet pas de faire réellement consensus sur les objectifs de son éducation. De cette manière, il semble nécessaire de s’intéresser à la fois aux espaces de sociabilités et aux territoires dans lesquels elle est à l’œuvre. Et lorsque l’on recense les travaux en sciences sociales qui traitent de cette thématique, en sciences de l’éducation par exemple, peu d’entre eux s’inscrivent en particulier – malgré la récurrence du terme – dans le champs du sport.

Toutefois, depuis les années 1990, une nouvelle forme de la citoyenneté est à l’œuvre. Ni totalement neutre, ni totalement figée, nous assistons même à son renouveau (Carrel & Neveu, 2014). Ceci a fait émerger de nouvelles clés de compréhension visant à mettre en lumière « la pluralité |LS|de ses|RS| formes en prenant en considération les dimensions de l’interconnaissance, de l’émotion, de l’appartenance territoriale ou communautaire » (Lebon, 2020, p. 17)*. Ces éléments dressent aujourd’hui les contours d’une citoyenneté définie par Robert Castel (2008) comme « sociale ». Aussi, ils permettent une analyse fine du milieu et des pratiques propres aux acteur.rice.s se réclamant de l’Éducation populaire par exemple. Cette conception de la citoyenneté, entendue au-delà de toute forme classique de vote et de participation politique, rappelle également l’entière nécessité pour les habitant.e.s des territoires urbains en difficultés d’accéder à plus d’autonomie, ce qui se traduirait, toujours selon Castel, par « le fait de pouvoir disposer d’un minimum de ressources et de droits indispensables pour s’assurer une certaine indépendance sociale » (2008, p. 135).

 

*Dans cet extrait, Francis Lebon s’appuie, dans le cadre de son ouvrage publié en 2020, sur les travaux précédemment cités de Marion Carrel et de Catherine Neveu : Carrel, M., & Neveu, C. (2014). Citoyennetés ordinaires : Pour une approche renouvelée des pratiques citoyennes. Karthala Paris.

 

 

Parcours universitaire : 

  • Octobre 2020 - ... : Doctorat, spécialité "Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives" - ED "Sociétés, Temps, Territoire", École des Docteurs de l'Université Bretagne Loire
  • 2018 : Master 2 Management du sport, parcours : "Sport et territoires" - Université de Bretagne Occidentale
  • 2017 : Master 2 Sciences Sociales du sport, parcours : "Administration Territoire Intégration" - Université de Bretagne Occidentale
  • 2013-2016 : Licence Management du sport - Université de Bretagne Occidentale

 

Expériences professionnelles :

 

Mémoires de recherche

  • Master 2 (2017) - Mémoire de recherche : "Quelles représentations de la citoyenneté au sein des structure socio-professionnelles ? Action, Prévention Sport, étude de cas". Sous la direction de Charlotte Parmantier (Mention Très bien).
  • Master 1 (2016) - Mémoire de recherche : "Genèse et développement du Futsal en Finistère Nord" (Mention Très bien) dans le cadre d'une recherche interuniversitaire financée par la Fédération Française de Football (enquête pilotée par Stéphane Beaud au niveau national). Sous la direction d'Akim Oualhaci.

L1 STAPS : 

  • Méthodologie du travail universitaire
  • Socio-histoire appliquée du sport

L2 STAPS : 

  • Sociologie appliquée au sport
  • Sport et genre

L3 STAPS :

  • Suivi de stages
  • S'initier à la recherche en réalisant un rapport d'étude dans une organisation sportive

Masters :

  • Suivi de mémoires
  • Maitriser les éléments d'une conduite de projet
  • Appréhender l'environnement scientifique
  • Construire des cadres d'expertise pour conduire des analyses réflexives et distanciées
  • Identifier, sélectionner et analyser des ressources spécialisées pour documenter un sujet et synthétiser ces données en vue de leur exploitation

Interventions ponctuelles dans les départements de sciences de l'éducation et de sociologie.