Mélanie Papin
Le parcours de Mélanie Papin dans la recherche en danse débute en 2004 au moment où elle reprend ses études au sein du département danse de l’université Paris 8 après avoir mené, en parallèle à des études de géographie, une pratique soutenue de la danse et diverses activités professionnelles. Elle consacre son master à la chorégraphe et pédagogue Christine Gérard dont elle avait longuement appréhendé le travail dans ses ateliers d’improvisation, de composition et ses cours techniques. Les nombreux entretiens réalisés avec elle conduiront à la publication d’un ouvrage, Une parole libre en danse, en 2021 aux éditions Ressouvenances.
Sa recherche en doctorat (soutenu en 2017) portait sur l’émergence du champ chorégraphique contemporain en France. Elle entendait interroger l’historiographie en danse en croisant pratiques sociales et artistiques des danseurs à partir d’archives dites « mineures » et des entretiens d’artistes. S’intéresser à l’histoire de la danse contemporaine en France tenait d’abord d’une volonté de comprendre d’où venait, d’où partait, de quelles strates de savoirs se composait la pratique en danse qu'elle a découverte au début des années 2000 et qui lui avait alors paru correspondre intimement à ce qu'elle recherchait en tant que jeune danseuse. Une histoire des danseurs de la génération des années 1970 est ainsi apparue. Animés par un désir émancipateur de vivre et de danser particulièrement intense dans l’après Mai-68, les danseurs mais aussi journalistes, administrateurs ont produit des micropolitiques au travers desquelles leurs actions collectives et militantes, leurs désirs de pratiques et de danse ont permis de sédimenter, sans pour autant défaire les tensions et les contradictions visibles dès les années 1950, le champ chorégraphique contemporain.
Ses recherches actuelles poursuivent ces questionnements en s’intéressant aux marges, au collectif, aux figures discrètes, à l’histoire des studios et des pratiques en France ainsi qu’aux pouvoirs d’agir des danseurs.