Le gouvernement annonce une nouvelle remise en cause des retraites qui vise à reculer progressivement l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans.
C’est une nouvelle attaque contre la période la plus sereine de la vie : notre retraite ! Les attaques ne sont pas nouvelles (la 8ème en 40 ans !). Dès le printemps 1946, alors qu'il défendait sa loi sur la sécu, Ambroise Croizat mettait en garde : "de tous temps, on a assisté à la lutte des éléments conservateurs qui ont toujours voulu restreindre la solidarité à des cadres limités contre les progressistes qui souhaitaient donner à cette solidarité sa pleine efficacité...".
En 2019-2020, face à la mobilisation d’ampleur, le gouvernement de Macron avait renoncé à faire passer sa précédente réforme des retraites, notamment par points !
Aujourd’hui il, le gouvernement revient à la charge ! Nous pouvons le faire reculer de nouveau si nous nous mobilisons massivement !
Nous avons su le faire, refaisons-le en 2023 !!!
D'ores et déjà, SUD UBO appelle, avec FO et CGT, les personnels Enseignant·s, chercheur·es et BIATSS à rejoindre la première manifestation intersyndicale le jeudi 19 janvier et à une AG de mobilisation à 9h à Segalen avant la manifestation, Salle B001 (salle de conférence à droite après le hall)
Quels sont les changements annoncés sans honte, au nom "de la solidarité", par les conservateurs Macron, Borne et Le Maire ?
- Le recul de l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans (progressivement jusqu’à 2030) ;
- Accélération de l’allongement de durée de cotisations : 43 années de cotisations sont exigées pour percevoir une pension à taux plein et ce, dès 2027 au lieu de 2035 actuellement ;
- Le départ à la retraite progressive sera possible dans la Fonction Publique… mais cela risque d’impacter fortement le montant de la retraite définitive ! En effet, la durée de service pourrait être calculée au prorata de la quotité de travail ! Par exemple, pour un mi-temps, on ne validerait plus qu'un semestre par an de cotisation;
- Une retraite à 1200 euros brut minimum (soit 85% du SMIC) mais uniquement si on a ses 43 annuités de cotisation ! Les personnes n'ayant pas toutes leurs annuités pourront donc avoir des retraites en deçà des 1200€ bruts !
- La fin des régimes dits "spéciaux" pour les nouveaux embauché·es, alors que ces régimes spéciaux sont un horizon désirable pour un grand nombre de métiers usants ;
- Les employeurs ne cotisent pas plus : ils contribueront très légèrement plus au régime des retraites… mais cotiseront moins au régime des accidents du travail et des maladies professionnelles !
Le gouvernement justifie sa réforme par un soi-disant "déficit" des caisses de retraites. C’est faux !
Les études prévoient que notre système restera à l’équilibre jusqu'en 2030. Et s'il y a un déficit en 2030, il sera ridicule : à peine 3% de la somme totale des pensions versées ce qui correspond peu ou prou à deux années d'ISF !
La réelle urgence de cette réforme est due à la dette publique engendrée par les aides attribuées aux entreprises du CAC 40 : le total des aides publiques versées aux entreprises s’élevait à 157 milliards d’euros en 2019 selon l’Institut de recherches économiques et sociales. Ces dernières font des bénéfices records depuis la crise COVID : 80,5 milliards d’euros reversés à leurs actionnaires sous forme de dividendes et de rachats d’actions en 2022, record absolu.
Il est alors nécessaire de rappeler que l'état d'équilibre des caisses de retraite dépend d'abord des décisions du gouvernement concernant les salaires et les cotisations sociales. Les cotisations des personnes actives paient annuellement les pensions des retraité·es. Autrement dit, plus il y a de salariés et plus leurs salaires sont élevés, plus il est facile de financer les retraites ! Il suffirait donc d'augmenter nos salaires de 3% pour combler le soi-disant trou... mais ça n’est pas l’option choisie ! Sans surprise, le gouvernement n’a pas voulu arrêter toutes les exonérations fiscales sur les profits des entreprises ou faire cotiser les revenus du capital pour financer les retraites. Au contraire, il préfère nous faire travailler plus longtemps ! De l'argent il y en a et ce n'est pas chez les travailleurs et parmi eux, les plus modestes, qu'il faut aller le chercher !
Le choix du gouvernement est bel et bien de nous maintenir - nous, les agent·es publics - dans la précarité, et de nous contraindre à travailler plus longtemps. Il ose de surcroit présenter comme un progrès le plancher d’une retraite à 85% du SMIC minimum (si on a toutes ses annuités !) qui est à peine au-dessus du seuil de pauvreté !
Le recul de l’âge de départ à la retraite est une nouvelle dégradation de nos conditions de vie alors que nous sommes déjà maltraités pendant toute notre carrière. Les femmes restent les grandes perdantes dans l'accès à ce droit à l'issue de leur carrière (notamment à cause des temps partiels, des carrières incomplètes et des rémunérations plus basses qu’elles perçoivent).
SUD éducation appelle les personnels à se mobiliser massivement contre cette nouvelle casse des retraites.
Avec un réel partage des richesses et l’augmentation des cotisations (patronales), nous revendiquons :
- La retraite à 60 ans avec 37,5 annuités, et sans décote !
- Un départ à 55 ans pour les métiers pénibles !
- Pas de retraite ni d’indemnité chômage en dessous du SMIC (qui doit être tout de suite porté à 1700 euros !)
- L’intégration des retraites complémentaires dans le régime de base de retraite.
- Une semaine à 32 h sans perte de salaire ni flexibilité (pour un meilleur partage du travail).
- Des embauches massives dans les services publics et les secteurs écologiques pour faire face aux urgences.
C'est par une mobilisation massive que nous pourrons de nouveau faire plier le gouvernement de Macron !!!