De l'étudiant à l’enseignant-chercheur : une passion pour la biologie marine

Le
IUT de Quimper
Clément - enseignant chercheur

Un enseignant engagé et un chercheur passionné

Clément Offret partage son temps entre la biochimie et la bioinformatique, ses principales matières d’enseignement, et ses travaux au Laboratoire de Biotechnologie et Chimie Marine (LBCM EMR CNRS6076). Ce laboratoire, implanté notamment à Quimper, lui permet de se consacrer à une thématique qui le fascine : le microbiote des invertébrés marins comme source de probiotiques pour l’aquaculture.

“Microbiote, probiotique, aquaculture” : voilà comment il résume son domaine de recherche en trois mots. Ces sujets, situés à la croisée de la biologie marine et de l’innovation, sont essentiels pour répondre aux défis de la durabilité et de la santé des écosystèmes marins.

Des inspirations et des collaborations rêvées

Lorsqu’on lui demande avec quels chercheurs il aurait voulu collaborer, il cite le couple Rosenberg, un duo américano-israélien connu pour leur théorie sur l’hologenome. Cette approche novatrice considère l’hôte et son microbiote comme une seule entité évolutive. “C’est une théorie un peu controversée,” précise-t-il, “mais on sait désormais que le microbiote a un réel impact sur l’hôte."

S’attaquer à un problème de taille : les mortalités massives d’huîtres

Un des défis qui le motive particulièrement est de trouver des solutions aux mortalités massives d’huîtres, un phénomène récurrent amplifié par le réchauffement climatique.

“Ces mortalités chez les huîtres, c’est un peu comme le Covid pour nous,” explique-t-il avec une pointe d’humour. “Elles sont décimées par un virus, mais elles, elles ne peuvent pas se confiner.”
Sa piste : utiliser le microbiote de l’huître pour isoler des bactéries produisant des antibiotiques, qui pourraient ensuite être réintroduites chez les huîtres afin de renforcer leur résistance face aux pathogènes.

Un projet en cours aux multiples collaborations

Actuellement, il co-encadre une doctorante qui travaille sur des bactéries isolées dans le cadre de ses propres recherches passées. Ces bactéries, issues de l’huître plate, présentent un potentiel probiotique avéré pour certaines espèces marines comme le bar.

Cependant, les mécanismes d’action restent un mystère. Comment ces bactéries permettent-elles au bar de mieux résister à des pathogènes ? Ce projet mobilise des partenaires en Bretagne, au Canada, et l’équipe du LBCM. “C’est passionnant de travailler sur ces interactions complexes, même si cela demande beaucoup de temps et d’énergie,” confie-t-il.

Une vocation née sur les côtes bretonnes

Devenir chercheur n’a pas toujours été son ambition. “Je voulais faire des études courtes,” se souvient-il. Mais un stage en deuxième année d'IUT a tout changé. Passionné par la mer depuis son enfance passée près des rochers, il a su que son avenir serait lié à cet environnement.

“Je plonge, je suis curieux, et je veux comprendre les choses,” résume-t-il. Cette curiosité, combinée à son amour pour la mer, l’a mené tout droit vers une carrière de biologiste marin.

Un message pour les étudiants

Son parcours inspire et prouve qu’il est possible de revenir là où tout a commencé, mais pour y jouer un autre rôle. Aujourd’hui, il combine transmission des savoirs et recherche pour contribuer, à son échelle, à la préservation des écosystèmes marins.