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St. Clair EW, Baer AN, Ng WF, Noaiseh G, Baldini C, Tarrant TK, Papas A, Devauchelle-Pensec V, Wang L, Xu W, Pham TH, Sikora K, Rees WA, Alevizos I. CD40 ligand antagonist dazodalibep in Sjögren’s disease: a randomized, double-blinded, placebo-controlled, phase 2 trial. Nat Med |LS|Internet|RS|. 2024 Jun 5. DOI: 10.1038/s41591-024-03009-3
La maladie de Sjögren (SjD) est une maladie auto-immune systémique chronique pour laquelle aucun traitement de fond n'a été approuvé. Le dazodalibep (DAZ), une nouvelle protéine de fusion , antagoniste du ligand CD40 qui bloque les signaux de costimulation entre les lymphocytes T et B et les cellules présentatrices d antigène. Il peut donc supprimer un large spectre de réponses cellulaires et humorales qui conduisent à l'auto-immunité dans la maladie de Sjögren. Il bloque également l’interaction des signaux de s co stimulation favorisant le développement des centres germinatifs. Cette étude est un essai clinique de phase 2, randomisé, en double aveugle, contrôlé contre placebo (PBO), croisé, dans deux populations distinctes de patients atteints de la maladie de Sjögren. La population 1 présentait une activité systémique modérée à sévère de la maladie (ESSDAI) et la population 2 présentait des symptômes cliniques (fatigue sécheresse) élevés (ESSPRI). Respectivement 21,6 % et 10,1 % de ces deux populations présentaient une autre connectivite associée (polyarthrite rhumatoïde ou lupus érythémateux disséminé) et les autres une maladie de Sjögren primitive.
Le critère d'évaluation principal pour la population 1 (n = 74) était l’évolution par rapport aux valeurs initiales de l'indice d'activité de la maladie selon les critères de classification EULAR à J169 (ESSDAI). Le critère d'évaluation principal pour la population 2 (n = 109) était l’évolution par rapport aux valeurs initiales de l'indice rapporté par le patient selon les critères de classification EULAR à J169 (ESSPRI). Les critères d'évaluation primaires ont été atteints avec une significativité statistique pour la population 1 (DAZ, -6,3 ± 0,6 ; PBO, -4,1 ± 0,6 ; P = 0,0167) et la population 2 (DAZ, -1,8 ± 0,2 ; PBO, -0,5 ± 0,2 ; P = 0,0002). Le DAZ était généralement bien toléré mais il y a eu des infections à COVID 19 rapportés. Les taux de CXCL13 et de facteurs rhumatoïdes étaient fortement diminués sous traitement. En résumé, le DAZ semble être un nouveau traitement potentiel pour la maladie de Sjögren et son efficacité implique un rôle important pour la voie du ligand CD40/CD40 dans sa pathogenèse.
Les études de validation se poursuivent avec une phase 3 qui débute au niveau international. En parallèle, d’autres études dans le Sjögren ciblant le CD40 sont positives mettant encore l’accent sur cette voie potentielle et l’espoir d’une AMM dans quelques années.