Notre projet vise à mieux comprendre les principaux déterminants qui régissent le destin d'un lymphocyte B, et plus particulièrement son orientation fonctionnelle vers un profil activateur (pro-inflammatoire) ou régulateur (anti-inflammatoire) et comment ceux-ci peuvent être contrôlés.
Nous faisons l'hypothèse que ces déterminants sont à la fois extrinsèques (microenvironnement cytokinique et cellulaire) et intrinsèques aux lymphocytes B (spécificité antigénique et auto-réactivité, voies de transduction du signal intracellulaire, notamment via le récepteur à l’antigène du lymphocyte B), expliquant l'hétérogénéité de ces cellules à l'échelle individuelle et leurs fonctions anormales chez les patients atteints de maladies auto-immunes systémiques.
Par ailleurs, malgré les avancées récentes dans la compréhension des mécanismes physiopathologiques des maladies auto-immunes systémiques et le développement de nombreuses immunothérapies ciblées, aucun traitement n'a, à ce jour, prouvé son efficacité dans la plupart de ces maladies, et notamment dans le syndrome de Gougerot-Sjögren primaire (Saraux Nat Rev Rheumatol 2016, PMID : 27411907). Les échecs des essais cliniques menés ces dernières années pourraient s'expliquer par plusieurs facteurs, notamment l'absence de critères de réponse validés, mais aussi l'hétérogénéité des patients dans les différentes maladies auto-immunes systémiques, tant sur le plan clinique que biologique (Cornec Nat Rev Rheumatol 2016, PMID : 27464484). Le projet IMI PRECISESADS, grâce à une approche multi-omique appliquée sur une large cohorte de plus de 2500 sujets souffrant de MAI systémiques, a établi une nouvelle taxonomie de ces patients basée sur une signature moléculaire et pas seulement sur des caractéristiques cliniques (PRECISESADS seminal paper, Barturen et al. Arthritis Rheumatol. 2020, PMID: 33497037).
Le projet scientifique de notre unité s'articule ainsi autour de deux axes complémentaires et interconnectés :
- 1. Un axe fondamental dédié à la compréhension des mécanismes qui gouvernent l'orientation fonctionnelle des lymphocytes B afin de découvrir de nouvelles cibles thérapeutiques potentielles pour les maladies auto-immunes systémiques;
- 2. Un axe translationnel visant à développer de nouveaux outils pour améliorer l'efficacité des immunothérapies (dont celles ciblant les lymphocytes B) dans différents contextes cliniques (auto-immunité, allo-immunité, cancer), en se basant sur une meilleure stratification des patients, une meilleure compréhension des mécanismes d'actions de ces traitements, la prédiction de la réponse au traitement, et le développement de traitements et de stratégies thérapeutiques innovantes.