La persistance de l’humain
Ce quatrième axe de HCTI se propose d’explorer la place de l’humain à une période où la machine semble menacer sa supériorité, mais où, par la résistance, l’humain persiste et perdure. La question des rapports de force qui semblent être le prélude à toute vie sociale, en tant qu’à la fois agrégat de volontés individuelles et besoin de vie en société, est indissociable d’une investigation se donnant pour objectif ultime une redéfinition de l’humain. Les chercheurs de cet axe sont pour une large part des spécialistes des littératures et civilisations du monde anglophone qui ont à leur actif depuis une quinzaine d’années un grand nombre de publications dont certaines en anglais (ouvrages, individuels ou/et collectifs, direction de revues, articles) ainsi que l’organisation de très nombreuses manifestations scientifiques (colloques internationaux, journées d’étude, ateliers à l’étranger, ateliers labellisés Maison des Sciences Humaines de Bretagne, séminaires) qui donnent à leur recherche une dimension internationale. Leurs champs de recherche se répartissent sur des aires géographiques et culturelles différentes (Grande-Bretagne, Ecosse, Irlande, Etats-Unis, Australie, Caraïbe anglophone) et, d’un point de vue diachronique, sur des périodes historiques qui vont du Siècle des Lumières à l’époque contemporaine. Différentes comparaisons avec d’autres aires culturelles permettront de mettre en lumière la spécificité des aires géographiques prioritairement étudiées.
Ils envisagent de poser la question de l’humain en tant que littéraires ou spécialistes de civilisation en orientant leur réflexion selon quatre sous-axes :
- Le premier, « Littérature et Science : des frontières sans cesse renégociées » examine d’emblée la confrontation qui est apparue au fil des siècles entre deux disciplines qui n’ont pas toujours été opposées. Ce sont les modalités mêmes de cette « co-présence » qui seront étudiées et la constante renégociation entre littérature et science qui intéresseront les chercheurs de ce sous-axe.
- Le deuxième sous-axe, « La Mémoire face à l’Histoire : traces, effacement, réinscription » interroge la persistance de l’humain sous l’angle de son écriture plurivocale à partir d’un corpus fictionnel, épistolaire et historique.
- Le troisième sous-axe, « Individu et Logique des systèmes : aliénation, échanges et appropriation » se penche plus particulièrement sur la résistance de l’individu à la menace d’enfermement inhérente à la notion même de système en prenant comme point de départ de sa réflexion Le système des Objets de Baudrillard.
- Le quatrième sous-axe, « Les Confins de l’Humanité : résistance des corps et écriture du cataclysme » s’inscrit dans la continuité des travaux des chercheurs qui en sont membres sur le corps et s’intéresse au post-humain et à son écriture. L’objectif principal de ce sous-axe est de vérifier l’hypothèse de l’émergence d’un genre nouveau, en une période de crise, d’interrègne gramscien entre le nouveau et l’ancien, alors que l’ancien n’est pas totalement mort et le nouveau pas totalement né.
L’exploration de ces quatre axes de réflexion permettra d’apporter des éléments de réponse à la problématique de départ qui est celle du devenir de l’humain dans une société où il est soumis à des forces antagonistes, et dont les contours sont tracés dans les récits littéraires, scientifiques, et historiques. La question du devenir de l’humain devrait permettre dans une perspective plus générale une redéfinition du concept même d’humain.