Texte latin
Transcription
Historia selenographica ex selectis obsertionibus indicata
Summa argume(n)ti historiae selenographicae
VI. Maculae faciei lunaris antiquae vocantur, quae nudo occulo absque tubospicillo discernuntur, et maria grandia imitare videntur.
Novae autem maculae (quas deinceps simplici nomine macularum nominabimus) sunt quae nonnisi telescopio ob sui paruitatem discerni queunt : quarum plurimae rotundam, aut ovalem figuram affectant : sive illae sint totae aut semper, sive partim et aliquando obscurae.
In utrisque autem tubus Belgicus, praesertim noster, mira et notatu dignissima annis proxime elapsis deprehendit, tum quoad numerum, figuram, magnitudinem,situmque tum praecipue quoad colorem nigroris aut claritatis, et vicissitudinem luminis ac umbrarum, eminentiam aut profunditatem, adeoque asperitatem superficiei Lunaris ;
denique ac potissimum quoad librationem apparentem globi lunaris circa sui centrum ; et quaedam quidem omnibus phasibus communia, quaedam propria lunae plenae, vel dichotomae, vel corniculatae, vel gibbosae.
Haec autem alibi fusius explicanda, hoc vero loco quantum satis est, parcius delibanda sunt.
Traduction
Histoire de la sélénographie révélée à partir d’un choix d’observations
Matière générale de l’histoire de la sélénographie
VI. On appelle anciennes les taches de la surface de la Lune que l’on observe à l’oeil nu et sans lunette, et qui semblent comparables à de grandes mers.
Tandis que les nouvelles taches (que nous nommerons désormais du simple nom de « taches ») sont celles qui par leur petite taille ne peuvent être discernées sans télescope : plusieurs d’entre elles s’approchent d’une forme ronde ou ovale ; qu’elles soient totalement ou toujours sombres, ou bien en partie et parfois.
Cependant, dans l’un et l’autre cas, la lunette astronomique belge*, la nôtre tout particulièrement, a saisi, au cours des toutes dernières années, des éléments remarquables et vraiment dignes d’être notés, d’une part leur nombre, leur forme, leur taille et leur position, d’autre part surtout leur couleur foncée ou claire, et l’alternance de la lumière et des ombres, leur hauteur ou leur profondeur, et par suite le relief de la surface de la Lune ; enfin et en premier lieu la libration apparente du globe lunaire autour de son axe ; ainsi que ce qui est visible à toutes les phases de la lune, ce qui est propre à la pleine lune, ou à la demi-lune, ou à un de ses croissants, ou à la Lune gibbeuse.
Ces questions doivent cependant être développées plus largement ailleurs, il faut donc ici se contenter de les aborder plus brièvement.
*La lunette astronomique est connue pour être une invention hollandaise mais à l’époque de Riccioli, Belgique et Hollande appartiennent à un même royaume.