Très peu connue, cette discipline, affiliée au Kendo (pratique du sabre japonais) consiste à combattre avec des armes souples et flexibles.
Les championnats d'Europe se sont tenus en Serbie le mois dernier. Nous avons posé quelques questions à Lou, à son retour de la compétition, avec son titre de vice-championne européenne en poche.
Peux-tu te présenter ?
Je m'appelle Lou Corolleur, j'ai 21 ans, j'habite à Lannilis. Je suis étudiante en 3ème année de Géologie à l'Université de Bretagne Occidentale, l'année dernière j'ai été diplômée d'une licence de Biologie Cellulaire Moléculaire et Physiologique. J'ai un frère qui est également à la fac, et avec qui je fais du chanbara.
Tu rentres tout juste des championnats d'Europe de chanbara : que peux-tu nous en dire, qu'est-ce que le chanbara, comment en es-tu arrivée là ?
J'ai commencé le chanbara en 2017 dans la Section de Kendo-Chanbara du Dojo des Abers, et j'ai été sélectionnée en 2022 pour participer au Championnat d'Europe en Serbie.
Le Chanbara, c'est un art martial japonais, qui consiste a combattre un autre pratiquant avec des armes égales ou différentes, de façon plus libre que le Kendo, mais en possédant néanmoins des règles, et un code moral. À la différence, des autres arts martiaux, le chanbara n'est pas codifié à l'extrême, car tous les coups possibles pour vaincre l'adversaire sont autorisés. Les armes sont faites de matériaux souples et flexibles, les seules protections requises sont un casque et des gants sans renfort rigide.
Je suis arrivée à faire du chanbara grâce à mon père et mon frère. La Section Kendo-Chanbara à ouvert en 2015, mon père voulait faire du sport et mon frère pratiquait déjà du judo dans le club ou la section à ouvert. Ils ont été intrigués et ils ont commencé à faire du chanbara. J'allais voir leurs cours, mais aussi les compétitions, et cela m'intriguait. Faisant déjà du handball, un sport collectif, depuis assez longtemps, je voulais essayer un sport individuel pour me concentrer sur moi, renforcer mon mental, et le côté art martial avec son code moral m'attirait beaucoup. En plus comme il y avait déjà mon père et mon frère, je voulais faire un sport avec eux.
Concernant les Championnats d'Europe, c'était une expérience incroyable. Partir pour une compétition en représentant sa nation est une sensation unique. Être dans le groupe des sélectionnés avec des combattants français qui sont déjà champions d'Europe et même champions du monde apporte beaucoup d'expérience. La tension qu'il y a pendant les combats est dingue. Il y a énormément d'encouragements, on forme un groupe unique. Les coachs sont présents pour nous et nous aident pour pas qu'on ne s'effondre avec la pression. J'ai également pu discuter avec des coachs et des pratiquants d'autres nations, et c'est vraiment sympa de partager les conseils et les expériences. De plus, avec fait 2 podiums et être double vice-championne d'Europe dans 2 catégories qui sont tâte kodachi (sabre court une main avec un bouclier) et en choken morote (sabre long à deux main).
C'est quoi la suite ?
Maintenant, il y a l'open International de Maisons-Laffite début juillet, je vais essayer d'être présente comme il y a beaucoup de nations qui seront présentes. J'espère encore participer à un autre championnat d'Europe. Mais je vise plus haut, les championnats du monde qui se déroule au Japon, où le chanbara a été créé ! Il y a encore beaucoup d'étapes a passer, et de travaille a fournir pour s'améliorer encore, mais le fait d'avoir participer à un Championnat d'Europe est une chance unique.