L’UBO dans le changement climatique : du savoir à l'action

Le
IUT de Brest
journée climat du 24 mai

En partenariat avec le Haut conseil breton pour le climat (HCBC), l'UBO organise, le vendredi 24 mai 2024, une journée à destination des personnels (UBO et organismes partenaires) et des étudiantes et étudiants. Objectif : favoriser les échanges et l’interdisciplinarité au sein de la communauté scientifique travaillant sur le changement climatique, et plus largement, donner des leviers d’action aux personnes désireuses d’agir.

Découvrez le programme de cette journée sur la page dédiée

Le Haut Conseil Breton pour le Climat (HCBC)

Créé en 2022 à l’initiative de la région Bretagne, le Haut conseil breton pour le climat est l’instance scientifique dédiée au changement climatique en Bretagne, avec un rôle de conseil auprès des élus.

Le HCBC réunit 20 membres, experts dans leurs disciplines scientifiques et issus des universités et établissements d’enseignements supérieurs bretons.
Trois chercheuses de l’UBO sont membres du HCBC : Anne-Marie Tréguier, océanographe physicienne au LOPS et co-présidente du HCBC, Nicole Roux, sociologue au LABERS, et Sabine Roussel, biologiste marine et agronome au LEMAR.

Jeudi 23 mai 2024, à Brest, le HCBC organise son second forum climat et territoire sur « Le littoral breton face aux défis climatiques ».
Organisé en partenariat avec Brest Métropole et l’UBO, ce forum a pour objectif de contribuer au dialogue entre la communauté scientifique et les acteurs de l’action publique locale pour mieux connaître et anticiper les enjeux liés au changement climatique sur le littoral.

Zoom sur la recherche en lien avec le changement climatique conduite à l’UBO

Le changement climatique est un défi majeur qui touche tous les pans de la société, ce qui en fait un sujet de recherche dans toutes les disciplines scientifiques.
S’il n’existe pas d’unité de recherche dédiée à l’étude du changement climatique à l’UBO, de nombreux chercheurs et doctorants en ont fait leur sujet d’étude.
Dans le cadre de la journée “L’UBO dans le changement climatique, du savoir à l’action” du 24 mai, une enquête a été lancée auprès des scientifiques de l’université pour connaître celles et ceux impliqués sur les thématiques en lien avec le changement climatique dans des laboratoires associés à l’UBO.

Les premiers résultats ont permis de recenser une cinquantaine de chercheurs, enseignants-chercheurs et doctorants, issus de 15 unités de recherche de l’UBO (sur 32) qui étudient les questions climatiques sous différents angles. Les 4 axes définis dans la stratégie de recherche de l’université (mer ; santé-agro-matière ; sciences humaines et sociales ; math-stic) sont représentés, montrant ainsi la pluridisciplinarité des études en cours sur le climat qui change.

À l’UBO, la recherche sur le changement climatique s’articule autour de trois thématiques majeures :

  • Se projeter vers le futur dans un climat qui change, avec des spécialistes de l’observation du domaine océanique et côtier et de l’analyse des projections climatique pour l’océan et les littoraux. 
    Exemple de projet en cours : projet européen EERIE, rôle des processus océaniques de méso-échelle dans l'évolution de la trajectoire du climat ; service national d'observation Argo France
  • S’adapter à un climat qui change par la connaissance des risques et des impacts, sur les écosystèmes marins, les systèmes côtiers et les agro-écosystèmes. Mais également, trouver des solutions d’adaptation basées sur la nature. Un axe de recherche est par ailleurs dédié à la justice environnementale.
    Exemple : ClimClam, Comment les organismes marins réagiront au futur changement climatique, le cas de la palourde japonaise ? ; ARICO, Co-construction de scénarios d'Adaptation des territoires maritimes aux RIsques Côtiers dans un contexte de changements climatiques en France et au Québec ; LifeDeeper, vulnérabilité des écosystèmes profonds face à la potentielle exploitation des ressources minérales
  • Lutter contre le changement climatique dans la société pour produire de l’énergie, se nourrir, se déplacer.
    Exemple de projets en cours : PEPR Hydrogène décarbonéACSET, Aesthetic and Social Constructions of Energy Transition ; CoolFoodPro, vers une restauration collective saine et durable ; VIMob, Véhicules Intermédiaires pour les MOBilités du quotidien.

Zoom sur un projet de recherche : CLIMArcTIC, observer et comprendre les effets du changement climatique en Arctique

L’Arctique est généralement considéré comme un indicateur clé du changement climatique, car aucune région de la planète ne connaît de changement plus spectaculaire. Actuellement, les modèles climatiques ont tendance à étudier la région Arctique dans son ensemble, alors que les impacts du changement climatique ne sont pas uniformes. Lancé en décembre 2022, le projet international CLIMArcTIC cherche à mieux comprendre l’impact régionalisé du changement climatique en Arctique, notamment sur les conditions physiques et biogéochimiques, mais également l’impact sur les activités socio-économiques.

Porté par Camille Lique, chercheuse à Ifremer, CLIMArcTIC réunit 44 scientifiques, dont une dizaine de membres de l’UBO issus de 3 unités de recherche (LEMAR, AMURE et LOPS), spécialistes en océanographie physique, biogéochimie, biologie, sciences politiques, géographie, droit, anthropologie...

Ce projet d’envergure répond au défi 2, 6 et 7 du Programme Prioritaire de Recherche (PPR) « Océan et Climat » et bénéficie d’un financement France 2030 de 2,5 millions d’euros.

“Ce recensement est une première étape cruciale dans notre démarche. La matinée du 24 mai “L’UBO dans le changement climatique” sera une occasion précieuse pour favoriser l'interconnaissance entre tous les personnels de recherche de l’université œuvrant dans ces domaines : chercheurs, enseignants-chercheurs, doctorants, ingénieurs… Cette matinée nous permettra également d’identifier de nouveaux thèmes de recherche interdisciplinaires pour favoriser les projets transverses et ancrer encore davantage l’UBO comme partie prenante dans les recherches sur le changement climatique."

Raphaël Tripier, vice-président Recherche

Le collectif Labos 1point5

Fondé en mars 2019 dans le but de mieux comprendre et de réduire l’impact des activités de recherche scientifique sur l’environnement, en particulier sur le climat, le collectif Labos 1point5 regroupe des membres du monde académique, de toutes disciplines et sur tout le territoire. Ce collectif de scientifiques partage un objectif commun : diriger l’ensemble de la communauté de recherche française vers une démarche de transition axée sur la réduction de son empreinte environnementale.

Le travail de ce collectif a conduit à la mise en place de l’outil GES 1point5 qui permet de calculer l’empreinte carbone et de construire le bilan gaz à effet de serre réglementaire d’un laboratoire de recherche. 

À l'UBO, 3 laboratoires de recherche, le CREAD, le LEMAR et le LOPS, et un institut, l’IUEM, ont choisi d’utiliser l’outil GES1point5 pour quantifier l’empreinte environnementale de leurs activités de recherche et ainsi pouvoir définir une trajectoire de réduction des émissions de carbone.

Olivier Ragueneau, directeur de recherche au LEMAR et membre du collectif Labos 1point5, animera un atelier Bilan de gaz à effet de serre lors de la journée dédiée à la lutte contre le changement climatique du 24 mai.

Du côté des formations

Former les étudiantes et étudiants à devenir les acteurs sociétaux de demain, engagés dans la préservation de l’environnement, constitue un axe majeur pour faire face aux enjeux climatiques et œuvrer à construire un avenir plus durable. 

C’est la raison pour laquelle le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a publié une note de cadrage et ses préconisations concernant la mise en place des formations à la transition écologique pour tous les étudiants de premier cycle des universités et grandes écoles. Ces formations, d’une trentaine d’heures, traiteront aussi bien de la lutte contre le changement climatique que de la biodiversité ou encore de la préservation des ressources. Cette obligation ministérielle devra être appliquée à la rentrée 2025.

Le savoir pour mieux agir

Concernant la lutte contre le changement climatique, le ministère préconise la mise en place d’enseignements sur :

  • les origines et évolution des émissions de gaz à effet de serre (GES)
  • l’influence humaine sur le climat
  • les pays et les grands secteurs émetteurs de gaz à effet de serre (GES)
  • la nature géopolitique du changement climatique
  • l’ordre de grandeur au niveau global et français des principaux indicateurs climatiques et risques futurs associés (ressources en eau, santé, biodiversité, agriculture…) en fonction des différents scénarios d’émissions de GES 
  • les mesures d’atténuation et d’adaptation, avec éventuellement des exemples d’initiatives territoriales.

Dans cette perspective, l’UBO s’est mise en ordre de marche et conduit actuellement un important chantier de réflexion visant à déployer dans toutes ses formations des unités d’enseignement (UE) dédiées à la transition écologique et au développement durable pour ses étudiants de 1ère année. La sensibilisation à la lutte contre le changement climatique en sera bien évidemment l’un des thèmes majeurs.

« L’objectif que nous a indiqué le Ministère pour la rentrée 2025 est que non seulement tous les étudiants de premier cycle de l’UBO bénéficient d’une trentaine d’heures de sensibilisation à la transition écologique mais aussi que l’ensemble des personnels de l’Université soit également formé, enseignants comme personnels administratifs et techniques. L’un des leviers de notre université pour faire de cette future formation une réussite est à la fois sa pluridisciplinarité, ainsi que sa spécialité en sciences marines, foncièrement ancrée dans les enjeux autour de la transition écologique. Des atouts qui favorisent la création de synergies efficientes entre toutes nos disciplines et le traitement des enjeux climatiques de façon très transversale et complète. »

Hélène Couthon, Vice-présidente Formation

Pour amorcer ce chantier pédagogique collaboratif, le programme d’appui au développement pédagogique (PADP) 2024, dont l’appel à candidature a débuté le 19 février et a pris fin le 9 avril dernier, est dédié cette année à la transition écologique pour un développement soutenable.  

Initié par l’UBO avec l’accompagnement du SIAME sur le plan technique et pédagogique, le PADP doit permettre à des porteurs de projet décidés à approfondir ou renouveler leurs pratiques pédagogiques, de mener un travail de fond dans un cadre institutionnel sécurisé. 

Le sujet de la transition écologique pour un développement soutenable sera également au cœur de la 7e édition des Assises de la pédagogie, qui se tiendra le 26 juin prochain. Les enseignants de l’UBO, réunis en groupes de travail, co-construiront à cette occasion les futurs programmes des enseignements dédiés à cette thématique. La sensibilisation à la lutte contre le changement climatique y sera bien sûr abordée. 

Lors des Assises de la Pédagogie, les enseignants s’appuieront de plus sur une cartographie collaborative et évolutive des activités en lien avec les transitions à l’UBO élaborée en amont de l’événement. Ils auront également comme précieuse ressource la parole des étudiants recueillie en avril dernier lors du Printemps des Assises des étudiants de l’UBO sur le thème des transitions à l’Université

Des enseignements dédiés au développement durable déjà en place à l’UBO

En matière d’enseignements autour de la transition écologique, l’UBO ne part pas d’une feuille blanche. En effet, l’UE obligatoire consacrée à l’alliance SEA-EU et dédiée aux étudiants de 1ère année, comprend un module de sensibilisation au développement durable où il est notamment question du climat. Il existe par ailleurs à l’UBO depuis plusieurs années une UE « Sciences et Société » commune aux masters Sciences de la mer et du littoral de l’IUEM (Biotechnologies, Biologie, Gestion de l’environnement, Economie Appliquée, Droit des Activités Maritimes, Sciences de la Terre, des Planètes et de l’Environnement, Chimie et Sciences du Vivant, Physique Marine), où tous les étudiants sont invités à travailler de façon pluridisciplinaire sur des questions de société. Depuis trois ans, cette UE a été aménagée de façon à mettre en œuvre une simulation de Conférence des Parties (COP) traitant de questions environnementales, dont les enjeux climatiques. L’UE « Projet Intersemestre Mutualisé » proposée au sein d’ISblue permet enfin à des étudiants de travailler pendant une semaine sur des projets pouvant traiter des questions climatiques. 

De plus, dans de nombreuses composantes de l’UBO, si aucune formation n’est spécifiquement et officiellement consacrée à l’impact du changement climatique, celui-ci est déjà régulièrement abordé par une partie du corps enseignant. 

La communauté UBO mobilisée

L’UBO est engagée depuis de nombreuses années dans une démarche de développement durable et de responsabilité sociétale(DDRS)  transversale.. La lutte contre le changement climatique en fait tout naturellement partie. 

En 2018, l'UBO a ainsi adopté son premier schéma directeur (DDRS) structuré autour de 5 enjeux : Gouvernance et ancrage territorial, Enseignement et formation, Recherche et innovation, Gestion environnementale et Politique sociale.

Ce plan stratégique pluriannuel a affirmé l’ambition de l’UBO d’intégrer sa politique DDRS à son fonctionnement global afin qu’elle devienne un réflexe dans les actions et décisions quotidiennes de tous les acteurs universitaires : étudiants, personnels, partenaires.

Désormais arrivé à son terme, ce schéma directeur est actuellement en cours de révision.

“Ce nouveau schéma va permettre de donner un cadre à notre action, tout en restant suffisamment ouvert pour accueillir les initiatives environnementales et sociales de toutes les parties prenantes de l’UBO. La journée du 24 mai “ L’UBO dans le changement climatique, du savoir à l’action”, et plus particulièrement les ateliers participatifs organisés l’après-midi par le pôle DDRS, vont notamment permettre de nourrir de façon concrète et efficiente les différents axes de ce futur plan stratégique. C’est en effet en suscitant une adhésion la plus large possible que nous pourrons concrétiser de profonds changements d’état d’esprit et d’habitudes, au service notamment de la lutte contre le changement climatique.”

Yves Quéré, Vice-président Transitions

Une grande enquête autour de la mobilité a aussi été menée au printemps 2024 au sein de l’UBO afin d’identifier les modes de transport utilisés à date par la communauté, ainsi que les freins et leviers de transition vers une mobilité douce. Cette enquête servira également à définir les axes stratégiques prioritaires du Plan de mobilité de l’UBO

Par ailleurs, pour favoriser l’émergence de nouvelles idées, partager les bonnes pratiques et mieux faire circuler l’information, chaque composante de l'UBO a été invitée, en 2022, à mettre en place un comité local de développement durable et responsabilité sociétale. Ces comités jouent un rôle central au sein de la démarche DDRS de l'établissement en centralisant et en priorisant les suggestions émanant des personnels et étudiants.

Enfin, L'UBO mène toute l'année, à l'attention de sa communauté, des campagnes d’information et de sensibilisation aux pratiques durables : blog, newsletters, affichage, …Parce que l’UBO en vert, c’est mieux !

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