Depuis le rachat du réseau social twitter en octobre 2022 par le milliardaire Elon Musk, des mesures ont été prises progressivement sur la plate-forme afin de réduire la modération. Dès lors le nombre de contenus violents, haineux, racistes et insultants n’a fait qu’augmenter. L’algorithme du réseau social par ailleurs favorise ce type de contenu qui génère le plus de vues et de réactions, un phénomène décrit par David Chavalarias, directeur de Institut des systèmes complexes au CNRS. Difficile dès lors de communiquer sur des résultats scientifiques, des distinctions, des événements sportifs, des colloques, conférences, ou encore des dispositifs mis en place pour lutter contre les violences au sein de l’UBO. Ce type de contenu, que produit l’université, est devenu inaudible sur X.

L’université a rejoint twitter en 2009, afin de communiquer au quotidien sur les actualités, et notamment de pouvoir twitter en “live” lors des événements qui ont lieu sur le campus. Le réseau social offrait la possibilité de créer plusieurs messages courts, en joignant, des photos et des vidéos, permettant de faire vivre en direct les événements en y apportant des commentaires. Réseau très utilisé par la classe politique ainsi que des médias, il offrait par ailleurs une belle visibilité auprès des partenaires et de la presse locale.

Depuis son rachat, X a changé également sa politique d’abonnement, rendant payant certaines options, comme l’obtention d’un badge de vérification pour garantir l’authenticité des comptes ou encore l’accès aux statistiques du compte, à la messagerie sur des applications tierces. Cela engendre pour l’UBO un surcoût de 350€ par an depuis 2023 pour continuer à utiliser la plate-forme dans les mêmes conditions.

La baisse de la modération n’épargne pas non plus l’UBO, qui peut se retrouver prise à partie et citée dans des fake-news sans que cela puisse être supprimé de la plate-forme. 

Du côté de la communauté enseignante, les personnes actives sur X qui ont été interrogées fin 2023 expliquaient ne pas connaître de soucis avec la plate-forme, et y avoir des échanges sains et positifs avec leurs homologues et les étudiants. Les personnes interrogées déploraient cependant moins utiliser X pour faire de la veille sur les sujets scientifiques, à cause  d’une perte de qualité des informations qu’ils y trouvaient.

Les universités françaises se désengagent progressivement de la plate-forme, du fait de l’incompatibilité de cette dernière avec les valeurs de l’enseignement supérieur, notamment la rigueur scientifique des informations diffusées, le respect et la lutte contre les discriminations et violences de toutes sortes. C’est l’université de Rennes 2 qui s’est positionnée la première en août 2023, suivie par une vingtaine d’établissements cette même année, selon le cabinet Canévet et Associés, spécialisé dans la communication dans l’enseignement supérieur. 

Les établissements qui ont abandonné X ont fait le choix d’investir davantage leurs comptes existants sur Instagram et Linkedin notamment, ou bien de se lancer sur de nouveaux réseaux comme Bluesky, Threads ou Mastodon. 

À l’UBO, ces alternatives sont étudiées, afin de déterminer l’intérêt de chaque plate-forme par rapport mais également leur fonctionnement dans la gestion des données et de la modération. L’UBO a d’ailleurs pour cela un atout car elle compte dans ses rangs des chercheurs spécialistes de la question de la régulation et de la gouvernance des réseaux sociaux au sein du laboratoire de droit Lab-Lex qui publient régulièrement des rapports sur l’évolution de ce secteur.