Les personnels et étudiants de l'UBO ont effectué un débrayage d'une trentaine de minutes ce mardi 3 décembre 2023 à l'appel de leur président. Une mesure exceptionnelle pour faire face à une crise sans précédent dans l'enseignement supérieur.
Ainsi à 11h29 ce mardi 3 décembre, l'ensemble de la communauté universitaire était appelé à débrayer au signal donné par l'alarme incendie et à se rassembler devant les bâtiments en signe de protestation face aux décisions politiques nationales qui mettent en difficulté les universités.
L'UBO accuse un déficit budgétaire de 4,3 Millions d'Euros en 2024.
Pour 2025 ce dernier est estimé à 7,2 Millions.
Quelques exemples de ce que représente ce montant pour l'établissement :
- Une multiplication par 3 des droits d'inscription
- La suppression immédiate de 7% des effectifs titulaires, soit de 100 postes d’enseignants-chercheurs, d’enseignants et personnels techniques et administratifs
- La suppression de 30% de l'offre de formation soit 23 parcours de licences (L1, L2, L3) ou 30 parcours de masters (M1 et M2)
- Renoncer à 10 ans de chauffage
- Renoncer à 4 ans de ménage
Une situation qualifiée d'intolérable par Pascal Olivard, président de l'UBO, qui a réaffirmé qu'il n'était pas question que l'UBO procède à de tels sacrifices pour compenser le désengagement de l'Etat.
Une position qu'il avait déjà évoquée lors de sa dernière réunion publique le 19 novembre (replay accessible uniquement en interne)
En ma qualité de Président, je réaffirme que je me battrai sans relâche avec mon équipe pour que nous puissions mener nos missions de service public d'enseignement et de recherche à la pointe bretonne, au service du territoire et de sa jeunesse.
Pascal Olivard, président de l'UBO
Cette mobilisation s'inscrit dans une journée nationale, à l'appel de France Universités afin de protester contre le projet de loi de finance 2025.
En effet la situation est critique dans de nombreux établissements d'enseignement supérieur, suite aux nombreuses augmentations de charges décidées par l'Etat mais non compensées par une augmentation de la dotation aux universités.
Le projet de loi de finances 2025 prévoit une augmentation des dépenses salariales en relevant, entres autres, leur contribution au compte d’affectation spéciale des pensions. Une nouvelle charge insuportable pour les établissements déjà en difficulté.
Les présidents d'université ont donc décidé à l’issue de l’assemblée générale de France Universités du 26 novembre, de déclarer la journée du 3 décembre journée de mobilisation « universités en danger ».